SurvApi

Présentation

Démarré fin 2018, le projet SURVAPI est un projet mené sur deux ans, en collaboration avec les chambres d’agriculture et les ADA des régions Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône Alpes, Franche-Compté et Occitanie. Il a pour objectif d’évaluer l’exposition des colonies d’abeilles domestiques aux produits phytosanitaires dans des contextes agricoles différents. Pour cela, sept observatoires de résidus de pesticides ont été déployés en 2019 et 2020 dans les régions impliquées, et ont été conduits par des binômes ADA : Chambre d’Agriculture.

En Occitanie, deux contextes environnementaux ont été étudiés en Lozère et dans les Pyrénées Orientales, avec respectivement, un site en zone d’élevage pendant la miellée de printemps et un autre en zone viticole pendant la miellée de bruyère arborescente. Des zones de grandes cultures et d’arboriculture seront également étudiées dans les autres régions impliquées.

Outre l’aspect expérimental visant à mieux connaître les pressions chimiques et leurs effets sur les abeilles, une part significative du projet a été dédiée aux rencontres entre les acteurs des filières apicole et agricole pour favoriser les échanges, la connaissance et la sensibilisation aux problématiques de chacun.

© ADA Occitanie

Protocole expérimental

7 régions … 1 protocole … Et de multiples collaborations entre apiculteurs et agriculteurs !

Sur chacun des sites identifiés pour le suivi, 10 colonies ont été placées en observation sur une période de 6 à 8 semaines selon les zones étudiées. Les mesures et prélèvements ont permis d’analyser :

1°) La dynamique des colonies :

  • Des évaluations COLEVAL tous les 21 jours : cette méthode permet d’estimer la quantité d’abeilles, de couvains (ouverts et fermés) ainsi que les réserves (en miel et pollen). Pour en savoir plus sur cette méthode, cliquez ici.
  • Suivi de symptomatologie

2°) La pression parasitaire Varroa :

  • Lors des COLEVAL, des prélèvements d’abeilles étaient effectués afin d’estimer le VP/100ab (Varroa Phorétique pour 100 abeilles. Pour en savoir plus, cliquez ici.

3°) La contamination des matrices apicoles par les pesticides :

  • Des prélèvements hebdomadaires de pollen grâce à 5 trappes à pollen
  • Des prélèvements de cire sur un cadre gaufré (« propre ») issu d’un même lot pour tous les sites et inséré en début de dispositif
  • Des prélèvements hebdomadaires de butineuses capturées sur la planche d’envol
  • Des comptages d’abeilles mortes dans des « trappes à abeilles mortes » placées devant l’entrée de la ruche

Les prélèvements ont été envoyés en laboratoire pour des analyses palynologiques (identification de la ressource butinée) et des analyses chimiques (multi-résidus : soit 436 résidus de pesticides détectables à partir de 20μg/kg)

© Christophe Cousin

 

© ADA Occitanie

 

© ADA Occitanie

Résultats : en cours de rédaction.

Résultats 2019 :

Pour rappel : les gaufres « témoins » utilisées dans l’étude sont issues du même lot faiblement contaminé initialement (0.025μg/g de tau-fluvalinate + traces de X2-Phénylphénol).

Les premières analyses des cires ont permis de mettre en évidence une légère augmentation des concentrations de Taufluvalinate et la présence de coumaphos dans une des ruches en Lozère ; cependant, ces molécules ne sont pas décelées dans les échantillons de pollen et de butineuses. Cela laisse à penser qu’il s’agirait de transferts internes depuis les autres cadres, plutôt que d’une éventuelle contamination d’origine agricole (cette molécule étant aussi utilisée en arboriculture). En effet, le Coumaphos et le Fluvalinate ont une forte affinité pour les corps gras et s’accumulent dans les cires. Leur rémanence est d’ailleurs à l’origine d’apparition de résistance chez Varroa.

De l’Imidaclopride a été détecté dans une des cinq colonies suivies dans les P.O (site 66) : ce neurotoxique est interdit en France ce qui suggère une pratique non réglementaire ou une rémanence de la molécule dans l’environnement ou dans la colonie concernée.

 

Les deux sites présentent des résultats très contrastés.

L’environnement Lozérien semble très peu contaminé avec des analyses complémentaires des matrices apicoles qui se sont révélées négatives. Cela semble être le reflet des bonnes pratiques de traitement fongicides réalisés par les céréaliers lors de la période de suivi des colonies. Malgré tout, quatre échantillons de pollen sur cinq ont été positifs au glyphosate (ou métabolite AMPA) en milieu de dispositif.

Dans les Pyrénées Orientales, le bilan est moins satisfaisant avec la détection d’au moins une substance active dans 100% des échantillons de pollen et dans 77% des échantillons de butineuses. Les substances retrouvées dans les matrices apicoles sont les suivantes :

Lors du premier mois, les analyses de butineuses ont aussi révélé une exposition à deux insecticides utilisés sur céréales et maïs mais aussi en arboriculture ou sur des cultures maraichères : la cyperméthrine principalement et la flonicamide. Ces insecticides ayant la « mention abeilles », leur présence révèle un dysfonctionnement, soit dans le procédé d’application, soit dans l’assimilation des recommandations d’utilisation par les professionnels agricoles.

 

Plus d'informations

Partenaires du projet

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